Instruments de musique et voix


Voyelles et mécanismes laryngés en voix chantée


La gestion des voyelles dans le chant est l'une des questions les plus importantes abordées dans les traités de chant mais aussi au quotidien par les professeurs de chant. Avant même les problèmes d'intelligibilité et d'influence sur le timbre vocal, les professeurs de chant et en particulier les spécialistes des voix de contre-ténor et d'alto (masculin ou féminin) indiquent que la gestion des voyelles n'est pas la même selon le registre vocal utilisé. En particulier, le discours des chanteurs et professeurs de chant montre qu'ils associent le /a/ avec le M1, et le /i/ avec le M2.

Un mot sur les mécanismes laryngés (M1 et M2) : les recherches menées au LAM depuis plusieurs années ont montré que la voix était produite dans l'un des mécanismes laryngés (numéroté de M0 à M3) et que les chanteurs lyriques utilisaient principalement un seul des mécanismes dans leur technique vocale. Par exemple, la voix de poitrine est émise en mécanisme M1, alors que la voix de tête est émise en mécanisme M2.

La présente étude s'intéresse donc à la façon dont la voyelle peut modifier les caractéristiques d'émission vocale et cela en différenciant les mécanismes laryngés M1 et M2. En particulier ont été étudiés l'étendue et la dynamique vocale du chanteur (phonétogramme), la répartition de l'énergie dans le spectre, et les transitions de mécanismes.


L'un des résultats les plus importants montre que les sons les plus forts que les chanteurs peuvent produire sont 10 dB plus intenses pour un /a/ que pour un /i/ en M1, mais aussi intense pour /a/ et /i/ en M2. L'analyse des signaux sonores montre que le quotient, en moyenne plus faible en M2 qu'en M1, peut expliquer en partie cette différence.



Ce travail s’intègre dans la thèse de doctorat de Sylvain Lamesch.